Dans un environnement économique et sociétal de plus en plus instable, les entreprises doivent revoir leurs pratiques d’innovation. Yves Simeon, contributeur régulier pour Centre France Pub, décrypte les méthodes créatives les plus actuelles – du design thinking au design fiction – et leur utilité stratégique face aux défis d’un monde BANI.
Parmi les outils de génération d’idées, le brainstorming fait figure de pionnier. Popularisée dans les années 1950 par Alex Osborn, cette méthode repose sur la quantité, la spontanéité, et le rebond d’idées au sein d’un groupe. Elle reste encore largement utilisée aujourd’hui. Pourtant, elle montre ses limites dans un contexte où la complexité et l’incertitude dominent.
Depuis les années 1990, le design thinking a révolutionné les démarches créatives dans les entreprises. Inspirée des méthodes de design industriel, cette approche s’appuie sur quatre piliers :
Le processus est structuré en deux phases complémentaires, souvent représentées par un « double diamant » :
Identifier le vrai problème à résoudre (phase de divergence/convergence).
Générer et tester des solutions créatives.
Tout commence par une question ouverte : « Comment faire pour… ? »
Aujourd’hui, le contexte global peut être qualifié de BANI :
Ce cadre rend difficile toute prévision fiable et accroît l’anxiété des organisations. Dans ce monde imprévisible, les anciennes méthodes ne suffisent plus.
Face à cette incertitude, une nouvelle méthode s’impose : le design fiction. Contrairement au design thinking, qui part du présent pour améliorer l’existant, le design fiction explore les futurs possibles à travers le récit et la narration.
Cette approche est utilisée par de grandes entreprises et institutions :
Un atelier de design fiction suit généralement cinq grandes étapes :
Immersion dans un contexte futuriste.
Définition d’une problématique.
Génération d’idées.
Construction de scénarios.
Mise en scène et évaluation des implications.
L’intégration de l’IA générative transforme ces démarches. Elle permet de produire rapidement des supports visuels (objets, vidéos, fictions immersives) qui augmentent la qualité des scénarios et facilitent la projection.
Certaines pratiques incluent également le jeu de rôle (act storming), où les participants incarnent les protagonistes des scénarios pour mieux en saisir les impacts.
Construire une vision commune du futur devient un enjeu stratégique. Grâce aux méthodes créatives nouvelles génération – design fiction en tête – les entreprises peuvent mieux identifier les risques et les opportunités à venir. L’intelligence artificielle, en tant qu’outil de simulation, sera sans aucun doute au cœur des prochaines explorations.
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